une musique des rues hurle dans cette
bagnole rouillée. une caisse volée, comme à son habitude. il traverse les ruelles à
toute vitesse, ils ne sont pas loin. son empressement ne l'empêche pourtant pas de sentir la
corruption enchaînée à cette ville. l'odeur de la
déliquescence tâche le goudron de ce
mokpo souillé. souillé par cette violente
délinquance qui ne semble plus vouloir partir après tant d'années. tant d'années qu'elle y a posé pieds, tant d'années qu'elle y a instauré ce
régime anarchique que plus personne ne semble pouvoir arrêter. on l'a vue dans les films, mais c'est pourtant bel et bien la
réalité dans cette ville. il tourne la tête à droite et que découvre-il ? encore ces
femmes enracinées aux trottoirs attendant cette délivrance, aussi appelée
argent. il tourne la tête à gauche et qu'aperçoit-il ? plusieurs membres d'un puissant
gang de mokpo, valises en main, billets de
paris illégaux débordant de celles-ci. et tous n'obéissent qu'à
une loi :
la leur.
richesse et
pauvreté se côtoient comme des meilleures amies, il a remarqué cela depuis sa naissance. il suffit qu'il baisse le son de sa radio pour entendre les détonations de plusieurs
coups de feux : encore un énième règlement de compte pour les
territoires à coup sûr. grandir à mokpo, c'est s’élever dans cette
criminalité, dans cette
brutalité, dans cette
immoralité qui semble avoir pris le pouvoir à présent. puis il jette un dernier coup d’œil dans son rétroviseur, pour la voir, elle, la
lumière bleue. cette lumière qui se lie depuis toujours à ceux qui tentent désespéramment de faire régner la
justice, mais toutefois si facilement
corrompue : le
service d'ordre et de sécurité de ville. alors il accélère le
moteur, il appuie sur cette pédale qui ne connait que la
grande vitesse. encore une course endiablée avec la
police, encore une parmi les nombreuses déjà exécutées. le
danger,
l'adrénaline et
l'excitation s'emparent de son être. parviendra-t-il encore à s'enfuir et à
survivre ? voilà la question même de son existence,
welcome in the city where we die to live,
mokpo bitches.